Le 55% de la
population de Nairobi vit dans des bidonvilles qui recouvrent seulement le 5,5%
du territoire de la ville meme et qui sont considérées parmi les pires de
l’Afrique.
Les services
pratiquement n’y existent presque pas et consistent en routes en terre,
égouts en plein air, points communs pour l’eau et des trous pour latrines
partagés par environ 60 personnes.
L’EXEMPLE DE KOROGOCHO
Korogocho
est une surface longue de un kilomètre et demi. Y vivent à peu près 150
mille personnes entassées comme des sardines en environ 11.150 baraques
construites avec de la boue et des toles rouillées, toutes provisoires et
très loin au dessous du minimum du standard d’habilité. Chaque baraque a
5-6 salles et en chacune y vit une famille ; un drap sépare la zone jour de
la zone nuit, le sol est en terre, ou bien, dans le meilleur des cas, en
ciment. Chaque résident dispose, pour ses exigences d’habitation d’un espace
de 20-25 mètres carrés.
L’Etat a
installé l’illumination électrique en quelques routes, mais en général elle
ne fonctionne pas.
Le peu de
services qui existent est le fruit d’activités financées et gérées par des
O.N.G., par des missionnaires ou par les habitants eux memes.
Toutefois le
problème principal de la bidonville est la violence.
Jusqu’ici
tout est « normal », c’est une bidonville, mais Korogocho présente au moins
trois aspects particuliers : la terre sur laquelle elle est batie est de
propriété du gouvernement (situation particulière car en général une des
premières revendications des habitants des bidonvilles est exactement la
terre) ; en autre d’habitude les habitants des bidonvilles sont
propriétaires de la case où ils vivent, tandis que de études récentes
prouvent qu’à Korogocho plus du 65% des résidents paye le loyer, le 70% est
sans terre dans sa région d’origine et le 40% des propriétaires des
baraques ne vivent pas à Korogocho. C’est une condition commune à toutes
bidonvilles de Nairobi, en effet sur 4 millions d’habitants, plus de 2
millions (55%) sont contraints à vivre dans le 1,5% de la totalité de la
terre de la capitale.
Cet 1,5% du
territoire de la ville où vivent en permanence 2 millions de personnes, ne
leur appartient pas mais il appartient au gouvernement, qui peut arriver
quand il veut et exiger que ce territoire soit libéré dans un délai de 48
heures, et ensuite tout balayer et aplanir.
Toute forme
d’organisation sociale de base y est interdite et c’est interdit aussi
chercher à résoudre les problèmes communs.
Korogocho est, donc, un lieu de
richesse concentrée dans les mains de quelques propriétaires (structures
owners) qui vivent en dehors de la bidonville et qui y passent uniquement
pour encaisser les loyers, et c’est le résultat d’une perte : de la maison,
du village, c’est à dire des attributs de l’identité, de la relation et de
la mémoire liés à un lieu.
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